Qui est plus malheureux?

C'est une question très particulière ! Que de profondeur... Elle me fait bien me creuser l'esprit pour y trouver 'ma' réponse.

Je vais tenter de l'expliquer par écrit.

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Entre Marc Rollier et Stéphane, je ne saurai dire lequel est le plus malheureux car pour moi, ce sont deux "malheurs différents".
Pourquoi différents ? Parce que l'un est prélevé sur sa chair, c'est son corps qui est touché, son intégrité physique. Tandis que l'autre, c'est sa vie professionnelle, son statut social, l'image qu'il affiche de lui qui souffre.

Ainsi, deux faits n'ayant pas trait au même "domaine" ne peuvent être comparés. Si la comparaison devait se faire, elle le devrait sur une base identique, de même valeur.

Or, qui peut donner plus de valeur à tel ou tel fait, et de plus, fait concernant autrui ?

Il existe pour moi une autre différence, reposant sur l'importance que chacun de ces hommes donne à ce qu'il vient de subir.
Par exemple : pour Stéphane, supposons qu'il soit fils d'aristocrate, qu'il n'ai pris un travail que pour "faire comme tout le monde". Cet homme ne souffrirai que peu de la perte d'un emploi du point de vue économique. Toutefois, si ce Stéphane est marié, père d'une famille nombreuse, avec un enfant handicapé et sa mère malade à charge... Voyez le différence, cette perte d'emploi sera pour lui un drame.

Si entre deux situations personnelles "l'indice" de malheur varie autant, comment dire qui de Marc Rollier ou Stéphane est le plus malheureux ??

ouai pas simple comme questions c'est vrai que c'est tout a fait différent mais en meme temps le boulot ca se retrouve,une jambe non.apres sa dépend aussi de leurs situations si celui qui a predu sont travail a une fammille nombreuse à nourrir ou quoi...et si celui qui a perdu sa jambe etait charpentier par exemple il perdra en plus son emplois...je pense que celui qui a perdu son emploi s'en sortira tout de meme plus facilement.

Je pense que ça depend aussi de la façon de penser a chacun.
Je m explique: deux personnes reunissant les memes conditions, le meme passé ect peuvent reagir differement devant la meme situation. Par exemple deux frere perdant un parent, ou quelqu un de déprimé reagira mal parce que son verre est a moitié vide alors que quelqu un d optimiste sera content car le verre est a moitier plein...

Je serais très malheureuse à la place de Marc. En effet, si je perdais mon travail comme Stéphane, je saurais me dire que c'est un état temporaire, quelque chose qui peut changer (après faut aussi voir les circonstances, ce n'est pas toujours aussi simple, surtout dans le monde dans lequel nous sommes !).
Par contre, Marc ne retrouvera plus jamais sa jambe. Il a perdu une partie de son corps, et même s'il existe aujourd'hui de très bonnes prothèses, ça ne ressemblera pas à la jambe qu'il avait.
Mais il y a sûrement une troisième hypotèse...

Je voudrais tout de simplement vous faire remarquer une chose:

Amber dit: "je ne saurai dire..."
Purple dit: "je pense que..."
Akasha dit: "Je pense que..."
Annan dit: "Je serais..."

Et si je répondais à ce question, c'est sur que Cellinis dira: "Je pense que..."

en d'autres termes ?
tu veux mettre quoi en évidence ?

Toi, dit moi Amber... qu'est ce que ça represente...?

Que je ne me permet pas de juger du malheur des autres.

Je ne crois pas qu'il soit question de jugement, mais d'avoir plus ou moins d'empathie, de recul face à deux drames de la vie. Personne n'a eu la prétention de vouloir donner un conseil à ces messieurs que je sache.

Tu as raison Annan, c'est une question d'empathie. Justement, c'est ce que je voulais faire remarqué: On essaie de s'imaginer à la place de Marc et Stéphane.

Par la suite, on doit se poser les questions suivants:
1. Est-ce que notre opinion, notre empathie... changera-t-il quelque chose pour ces deux messieurs?
2. Pourra l'un des deux regarder l'autre et vraiment penser que l'autre est plus malheureux que lui?
3. Et même s'il y arrive... est-ce que c'est une bonne mannière de penser?

Il y a longtemps, on m'avait dit que le plus grand des malheurs c'est le malheur que nous vivons. C'est une phrase qui m'a posé des énormes conflits de penser... jusqu'il y a 6 ans.
Dans un accident d'alpinisme, j'avais cassé mes deux jambes; assez bien cassé que c'était probable que je ne retrouve pas le pouvoir de marche. Au lit, pendant des semaines entièrs je boudais, ne pensais à rien d'autre. Un jour, extremement chaud, pres de 48°, coupure d'électricité pendant 3 heures.
Pendant ces trois heures, je n'ai pas pensé à mes jambes une seule fois... c'était la première fois depuis l'accident que je n'avais pas pensé à mes jambes.

Une personne très proche de moi s'est littérallement fait détruire par la perte de son emploi et par son très long chômage. Il a beaucoup de mal à se reconstruire même 10 ans après. Moi en revanche, peut-être pour ne pas me retrouver dans cette situation, j'ai fais le choix de la précarité pour quelques années pour me prouver que je pouvais trouver du travail dans n'importe quelle situation. La différence c'est que je ne fais pas une carrière, je ne me définie pas par rapport à mon travail. Quelle que soit la perte, c'est un malheur si ce qu'on a perdu nous servait à nous définir, ou bien sûr si c'était quelquechose de réèllement vital pour nous.

Les deux vivent un malheur qui peut être équivalent à court terme, mais à très long terme, Marc demeure celui qui a perdu le plus. On peut changer d'emploi, mais pas toujours récupérer ses jambes après un accident.